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Marché des céréales L'orge, en recul depuis quelques années, devrait connaître une année faste

A quelques jours de la récolte en Europe, tous les indicateurs sont au vert. L'orge devrait donc connaître, en 2012, une année faste avec une production mondiale attendue abondante. Un phénomène exceptionnel, puisque cette céréale est plutôt en recul dans le monde.

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L'orge fourragère représente environ 70 % de la production mondiale. (© Terre-net Média)

« L'orge a tendance à disparaître des principaux de bassins de production, et notamment autour de la Mer Noire, ce qui fait que depuis trois campagnes, la production est inférieure à la consommation, cette année devrait faire exception », explique Alain Caekaert, directeur Achats de Malteurop, l'un des principaux groupes de l'industrie du malt.

2 utilisations bien distinctes

Quatrième céréale cultivée dans le monde (loin derrière le blé, le maïs et le riz), l'orge a deux utilisations bien distinctes. D'un côté l'orge fourragère, qui représente environ 70 % de la production mondiale, est destinée à l'alimentation animale notamment aux chevaux et aux troupeaux de chameaux, de l'autre, l'orge brassicole. De meilleure qualité, cette dernière est utilisée pour produire du malt, matière première de la bière et du whisky. La demande dépend essentiellement de la consommation mondiale de bière, en nette progression ces dernières années, notamment en Asie.

La Chine est aujourd'hui de loin le premier producteur mondial de bière. En quelques années, la carte des consommateurs et des producteurs mondiaux a donc vu ses lignes bouger. Dans les bassins très continentaux comme l'Ukraine et les pays de l'Europe de l'Est, le maïs a supplanté l'orge comme cela avait été le cas aux Etats-Unis au moment de l'arrivée des maïs Ogm.

Plus de 200 euros la tonne

Mais quand des acteurs disparaissent, d'autres apparaissent: l'Argentine, géant agricole, s'est lancée dans cette culture et est parvenu en moins de cinq ans à devenir un acteur essentiel, concurrent de l'Australie notamment sur le marché chinois. « Sur les marchés mondiaux, il va falloir composer avec l'Argentine et son arrivée ne pourra pas être absorbé si facilement et donc cela aura forcément un impact sur les prix »,  estime Frédéric Nguyen, analyste pour Offre et demande agricole. Actuellement l'orge s'échange plus de 200 euros la tonne sur le marché à terme parisien, proche des niveaux du blé de meunerie. 

Avec une production abondante cette année, estimée à environ 140 millions de tonnes, la compétition internationale va se trouver renforcée. Pays important en Europe, la France enregistre des surfaces records pour l'orge de printemps (885.000 hectares) en raison de la vague de froid de l'hiver dernier. Les fortes gelées du mois de février ont endommagé une partie des cultures et c'est souvent de l'orge de printemps qui a été replanté dans les champs détruits.

Un rebond « conjoncturel »

Toutefois, ce rebond devrait rester totalement « conjoncturel », estime M. Nguyen et les surfaces devraient de nouveau reculer l'an prochain. Car si l'orge peut représenter une culture intéressante financièrement étant donné qu'elle est moins cher à produire (moins de passage dans les champs et moins d'herbicides et de pesticides sont nécessaires), c'est en même temps une culture très exigeante, notamment quand il s'agit d'orge de brasserie. « Si l'orge ne germe pas, elle ne peut pas être classée brassicole, si la teneur en protéine est trop élevée c'est pareil donc cultiver de l'orge pour faire du malt demande beaucoup de savoir-faire », relate M. Caekaert.

Avec le recul général des surfaces d'orge, pour les industriels toute la difficulté est donc de sécuriser les approvisionnements tout en veillant à la qualité.

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